S'il y a un mot qui me hérisse et me crispe, c'est bien  EVALUATIONS ! ( avec son corrolaire COMPETENCES... ce qui signifie pour moi des dizaines d'items à évaluer à chaque période scolaire, énorme travail au bout du compte inutile et vain, car incompréhensible pour qui ne détient pas le jargon ).

Comble de malchance, cette année, j'ai été tirée au sort pour que ma classe fasse partie d'un panel de 15000 CP qui seront suivis tout au long de leur scolarité "afin de mieux connaître le déroulement des parcours scolaires".

Intéressant ! : pendant 15 jours, mes petits de 6 ans ( y compris les non francophones ) ont donc eu le privilège en ce mois d'octobre de passer 1h par jour à remplir un énooooooooorme cahier d'EVALUATIONS !

En voici le dernier module, c'est nouveau, c'est l'IMES : l'Instrument de Mesure de l'Estime de Soi !

Alors, par exemple, il y a :

                     "Je voudrais être quelqu'un d'autre."

                              tout à fait d'accord ?

                                    un peu d'accord ?

                                          pas tout à fait d'accord ?

                                              pas du tout d'accord ?

Ou encore :" Je suis content de moi. "

                   tout à fait d'accord ?

                                                                        un peu d'accord ?

                                                                           pas d'accord ?

                                                                               pas du tout d'accord ?

Et puis aussi ...

"Je suis content de ma vie."

"Je voudrais être différent."

"Je travaille bien à l'école."

"Lorsque la maîtresse s'absente, je fais du bruit."

"Je sais faire rire mes copains."

"Les adultes doivent se fâcher pour que j'obéisse."

"Je n'écoute pas les conseils des adultes."

"Je suis agréable avec les autres élèves." 

"Je trouve que c'est difficile de me faire des amis." 

Mr Christophe André serait-il d'accord avec le principe d'évaluer les enfants de 6 ans sur leur estime de soi ? Moi je trouve cela vraiment prématuré, voire incompréhensible...

En discutant avec mes élèves après avoir ingurgité cette avalanche de questions,

 S* m'a dit qu'il avait entouré Tout à fait d'accord pour : "Je voudrais être quelqu'un d'autre" ... Car il voudrait ressembler à son copain H*, parce qu'il a une petite crête ( avec du gel ) sur les cheveux alors que lui a les cheveux ras !...

Merci aux hauts concepteurs de" l'Evaluation, de la Prospective et de la Performance",

pour tout le temps imposé en classe à passer ces évaluations

et bon courage à ceux qui en tireront des conclusions

( car ce n'est pas moi qui ai dû en faire les "corrections"...ouf !)

Et vous, "vous êtes contents de vous" ?

... "et de votre vie" ?

Tout à fait d'accord ?

Un peu d'accord ?

Pas tout à fait d'accord ?

Pas du tout d'accord ?

ça y est, je me suis bien couvert pour venir jouer chez toi !

Et j'ai même emmené un namoureux

pour Chien Blanc !   

D'abord, j'avais bien pensé à Chien Bleu ...

ou à Chien  Bois 

ou même à Chien Méchant

Et puis finalement j'ai pensé que Scottish Chien Noir

 voudrait bien se partager entre deux fiancées !

Le mercredi, Oizo Jaune l'emmènera chez Hutte des Bois

et le reste du temps, il restera avec Scottish Chien Blanc !

Alors keske tu en dis, Petit Singe Vert ?

Après des années passées au fond de la classe sur le radiateur ...

je commençais à devenir grisonnant  ;-)

Alors sur les conseils de Hutte des Bois,

 j'ai failli moi aussi passer à la machine !

Mais j'ai crié, criééé :

pitié, pitiééé !

pour pas y aller ...

( à déclamer sur l'air d'Aline ...)

Alors Cathy a eu pitié de moi,

et j'ai même pu choisir tous mes produits de beauté !!!

Ainsi  j'ai même participé à mon premier concours photo !

 mais chut, ne le répétez pas...  je dois rester anonyme , 

et surtout... je veux pas être à la Une de Voici

comme me l'a prédit Célestine !

En cette période de passage obligé par la case paillettes,  j'aime ressortir mes "classiques"... Christophe André, ma référence, ma préférence ...

"Toute forme d'espoir nous fragilise : "Il n'y a pas d'espoir sans crainte", disait Spinoza. D'où la notion de "gai désespoir", prônée par Comte-Sponville, dans son ouvrage Le Bonheur, désespérément : la sérénité ne peut qu'exclure toute forme d'espoir et d'attente. Car l'espérance porte en germe la déception, l'angoisse et la dépendance. Il faut donc cultiver la liberté envers nos espoirs. Sans nihilisme, mais simplement en essayant d'habiter différemment le réel."

                                                                                                  C. André   p 225

Un livre que j'avais prévu de lire cet été, suite au billet d'Aifelle ...

    http://legoutdeslivres.canalblog.com/archives/2011/07/13/21601550.html

mais qui s'était perdu quelque part dans ma bibliothèque de quartier...

Réclamé, attendu, enfin retrouvé,  c'est une lecture qui se prête finalement mieux à la mélancolie des jours d'automne...

J'ai beaucoup aimé, j'ai mis des signets partout pour retenir les minutes heureuses de   F. Lefèvre...

"Répondre à voix haute brisait le rêve. L'écriture naissait du rêve. Et l'écriture c'est du silence. Une autre façon de parler."

                                                                                             F. Lefèvre p 80

  Il a suffi de quelques mots de présentation de François Busnel, jeudi dernier à La Grande Librairie, pour que j'ai une intuitive, irrésistible envie de partir à la rencontre de Charles Juliet et que j'en sois littérairement, littéralement transportée...

http://www.france5.fr/la-grande-librairie/?page=videos&id_article=6188

"Son œuvre autobiographique, nous en apprend beaucoup sur sa personnalité. Il se voit comme un débutant, se comparant à un « néophyte » dans un passage du livre ou il évoque sa difficulté d'écrire.

D'une manière générale, il a tendance à se sous-estimer. Il se dévalorise, se diminue, car il a, selon ses dires, « une exigence beaucoup trop haute » qui l'entraîne à douter de ses propres moyens et capacités. Il n'a pas confiance en lui, en son talent, et se sent inférieur aux écrivains qu'il admire.

Il s'analyse toujours de manière honnête, aborde fréquemment les difficultés de l'écriture et apporte également une réflexion sur l'autobiographie (difficulté d'exprimer avec des mots ce qu'il ressent et douleur causée par le rappel de certains souvenirs)."

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Juliet

"Je parle en effet souvent de cette voix silencieuse, qui murmure en chacun de nous. Mon travail d’écrivain consiste à me mettre à l’écoute de cette voix. Le poème est une fulgurance qui m’est souvent dictée. Dans le silence, la solitude. Parfois, au cours d’une insomnie j’écris dans ma tête une longue page que je retrouve le matin dans ma mémoire. J’écris beaucoup en marchant, et je parle mentalement tout ce que j’écris. Tout est parlé, le rythme est essentiel, et ce rythme je n’ai pas à le chercher, il s’impose à moi."

http://nathan-cms.customers.artful.net/nathan/revues/nrp/site-college/2010/11/08/charles-juliet-rencontre-dautomne/

    Hier après-midi, j'ai adoré me plonger dans .

Rien que le titre et le sous-titre me parlaient : "Lettres à une amie lointaine "... car j'aime par-dessus tout les récits épistolaires...

...La poésie aussi, et les journaux intimes... Avec Charles Juliet, je suis comblée !

Le soir même, je feuillette donc     et je me prends à noter des dizaines de pages qui me touchent, me parlent, me correspondent...

p. 301... Une astrologue a étudié son thème :

- Né sous le signe de la balance. Ascendant scorpion. Jeunesse douloureuse, difficile.

- Vous êtes un être de sensibilité. Chez vous, tout est commandé par les émotions et l'affectivité.

- Imagination très présente dans votre signe.

- Intelligence qui va en profondeur. Capable d'objectivité. Essentiellement tournée vers l'humain. Soucieuse de comprendre, d'excuser, de pardonner.

- Culpabilité. L'agressivité est dirigée contre vous. D'où angoisse. Laquelle entraîne fatigue, épuisement, manque d'élan à vivre. Or être sans envie, c'est être sans vie.

- Ce qui a dominé votre vie dans vos rapports avec les autres : un souci constant de vous effacer, de ne jamais bousculer autrui. Votre besoin d'être aimé était, est, si exigeant qu'il vous impose cette constante attitude de sujétion. Cela vous a partiellement détruit et causé beaucoup de souffrance. Vous ne vous laissez pas exister. [...]

- Vous avez un vif et permanent besoin d'harmonie, de beauté. D'un profond accord avec autrui.

- La planète dominante de votre signe : Vénus, la planète de l'amour.

[...] Si j'écarte de ses déductions celles qui me reconnaissent telle aptitude ou telle qualité, je dois admettre que ce qu'elle m'a dit me semble rigoureusement exact. J'ai même été stupéfait de voir qu'elle avait su déceler en moi des choses que je tiens secrètes et auxquelles il m'est douloureux d'être confronté."

Puis au fil des pages, je découvre avec émotion, ses rencontres avec Nathalie Sarraute qui fit aussi partie de mes "révélations" quand j'étais en fac littéraire, Christian Bobin, et puis des inconnus que Charles Juliet a rencontrés entre 1982 et 1988 et qu'il décrit avec tant de profondeur.

Charles Juliet est né le 30 ( moi, le 28, balance aussi ;-)  septembre 1934, un peu plus âgé que mon père. 

Mon beau-papa écrit aussi, inlassablement, tous les jours, le journal de la vie, à la lumière de sa petite lampe des années 70... Je suis déjà toute émue à l'idée de lire un jour tous ces écrits.

 J'aime ces Hommes qui ont  vécu tant  de souffrances et de joies aussi mais qui portent en eux une telle modestie,  une telle discrétion et une profondeur que confèrent la maturité, l'expérience de la vie et la connaissance de soi-même, si tant est qu'elles ne puissent jamais être abouties...

Des  rencontres rares et fortes qui vous transportent et vous accompagnent toute une vie.

                                                              ( A suivre...)

                                  " Mes mots créent

                                                          ce que je leur confie

                                                         Ce trouble à me porter

                                                         au devant de cet inconnu

                                                        que ma nuit pousse à ma rencontre"

                                                                                              C.Juliet

"Emotion à écouter un être inconnu qui se livre à vous spontanément, avec simplicité. J'étais à cette table où j'aime à me tenir, dans l'angle du café. Je venais d'écrire un poème et j'étais encore enfoui dans mes limbes. Cette femme s'est présentée. Nous avons parlé de livres, de littérature, et insensiblement elle en est venue à se raconter. Je suppose qu'on ne peut se confier avec un tel abandon qu'à un inconnu dont on sait qu'on ne le reverra pas. A un moment, j'ai eu un si vif désir d'aller à la rencontre de ce qu'elle me donnait à découvrir, que j'aurais voulu me glisser entre ses lèvres pour me ruer au-devant de ses mots."

                                                       C. Juliet  Accueils - 4 février 1984 - p102

Hier soir je regardais le fameux débat...

Sujet abordé : l'économie.

N.Sarkozy*  évoque  "le cancer des délocalisations."

J'éteins aussitôt la télé.

(* : Si F.Hollande avait prononcé ces mots, j'aurais eu la même réaction...)

Il y a des mots qui font mal quand ils sont galvaudés.

Ou peut-être est-ce à moi de me forger une carapace

pour ne plus transformer les mots en maux...

"Les malheurs qui nous arrivent ne sont pas des punitions. Ce sont juste des défis à relever. Il faut avoir cette force et cette énergie pour être alchimiste : transformer ces malheurs en bonheur."

                                                                                        F. Bruno

Un intéressant article à lire dans 

 "ça m'intéresse" du mois d'octobre...

Selon une étude de l'Université Johns-Hopkins, les maths, ce serait inné.

Tout comme certains naissent avec un don pour la musique ou le sport, il existe un "sens numérique", l'ANS (système numérique approximatif).  C'est lui qui nous permet d'estimer plus ou moins bien, d'un coup d'oeil, le nombre de sièges libres dans un cinéma. Pour les psychologues, l'ANS détermine les futures aptitudes mathématiques d'un enfant.

Après avoir tracé 25 x 30 petits points dans les cahiers d'écriture...

ceci 4 fois par semaine

puis corrigé 25 x 10 feuilles d'évaluations

ceci tous les deux mois ...

pour noter 25 x 50 items de compétences ...

 ceci  x 3 par an

Tout ceci depuis X... années d'enseignement

Je crois que j'ai développé un sérieux potentiel d'ANS !!!

(traduisez Assez de Notes Superflues !)

 Depuis l'ouverture de mon blog le 9 juillet 2007,

ceci  est  mon  1111ème  billet  !

« Essayez de décrire votre vie : quel genre de personne êtes-vous ? Comment en êtes-vous arrivé là ? Comment ça se passe pour vous en ce moment ? Comment voyez-vous la suite ? »

Dans son dernier billet sur son blog, Christophe André évoque les mots que l'on peut utiliser pour répondre à ses questions :

http://psychoactif.blogspot.fr/

Conclusion de l'étude menée ... On est sur la bonne voie, lorsque nous nous efforçons :

1) de ne pas nous focaliser sur nous, mais, de notre mieux, de nous ouvrir au monde qui nous entoure ;

 2) de revenir inlassablement vers la « présence au présent », alors que nos ruminations et inquiétudes nous en éloignent non moins inlassablement ;

3) de cultiver, encore et encore, le maximum possible, compte tenu de ce qu’est notre vie, d’émotions positives. André Comte-Sponville définit la sagesse comme « le maximum de bonheur dans le maximum de lucidité ».

                  En application pour      cela doit donner :

1 ) Je ne pense pas qu' à moi, à mes problèmes de santé, à mes états d'âme.

2 ) Je n'anticipe pas et je ne redoute pas la date qui approche, le lundi 14 mai où la chirurgienne m'annoncera les résultats des analyses et la suite du protocole.

3 ) Je suis heureuse dans ma maison, j'ai le droit de me reposer sans culpabiliser, je peux marcher, écrire, lire, écouter de la musique, profiter du printemps.

(" le mieux-être s’accompagne d’une diminution de l’usage du « je » et des pronoms à la première personne et la diminution des formulations négatives « ne pas… »        C.André

ben, ça commence mal, sur 5 lignes j'ai utilisé 6 fois le "je", sans compter les "moi, me, mes" ... ;-)   et puis quelques phrases négatives...Y 'a encore du travail !) 

Questions subsidiaires :

Ecrire sur un blog ou ailleurs n'induit-il pas inéluctablement de dire ... Moi je... à travers ses choix de lectures, de sorties, d'images, de commentaires... ?

Faut-il alors renoncer au besoin/ plaisir d'écrire pour parvenir à se décentrer et s'engager sur "la bonne voie" pour aller mieux ?

"Le vieux peintre Wang Fo et son disciple erraient le long des routes du royaume des Han. Ils avançaient lentement car Wang Fo s'arrêtait la nuit pour contempler les astres et le jour pour regarder les libellules. Ils étaient peu chargés car Wang Fo aimait l'image des choses et non les choses elles-mêmes ; pour lui aucun objet  ne valait la peine d'être possédé  excepté quelques brosses, des pots de laque et d'encre, des rouleaux de soie et du papier."

                                                                               M. Yourcenar, Contes d'orient

Aujourd'hui encore, le hasard m'a fait rencontrer deux personnes qui m'ont bien réconfortée :

je vais à la MGEN pour déposer différents papiers,

la secrétaire stagiaire "Marie" fait appel à l'"ancienne" de la boîte pour me renseigner.

Et Mme L.  me demande alors directement "Vous avez un cancer du sein ?".

Timidement je réponds oui, et là, elle me raconte son cancer du sein à 43 ans, la récidive à 51 ans, les pleurs mais aussi l'espoir, la confiance, la force de vie.

Elle a à présent 60 ans, et va être à nouveau "reconstruite" (changement de prothèse en octobre qu'elle n'appréhende pas du tout).

Pour finir, elle m'emmène dans un petit local et toute fière et toute coquette, me dévoile son nouveau sein ( qu'elle a depuis 12 ans ) !

Quelle belle rencontre, pleine d'optimisme et de naturel, entre Femmes !

Marie la petite jeune nous rejoint... Elle a déjà été mise dans le "secret" de sa collègue... Elle-même me parle tout naturellement des cinq personnes touchées dans sa famille, dont sa mère qui vit très heureuse à présent, plus insouciante, croquant la vie à pleines dents.

Nous avons échangé toutes les trois pendant près d'une heure, elles m'ont incitée à revenir à l'occasion !

J'ai filé chez ma kiné, massage décontractant pour poursuivre mon après-midi "bien-être",

puis j'ai osé outrepasser mes horaires autorisés de sortie pour me faire plaisir encore et faire du "shopping" ... foulard et bandana couleurs bleu et rose !

En rentrant, je viens de trouver sur mon répondeur un message de Jeannette, qui me dit qu'elle a eu beaucoup d'effets secondaires suite à la chimiothérapie de jeudi mais que ça va mieux depuis samedi.

Un correspondant m'a écrit récemment que la maladie doit rester pudique, je l'étais beaucoup jusqu'à présent,

mais c'est un grand progrès pour moi que d'oser sortir, dire, partager !

                                                           ♥ Un grand Merci à Marie et Mme L. ♥

♥  Et merci à vous aussi d'écouter, de partager et de comprendre... ♥

Depuis l'annonce de la maladie, j'ai l'impression d'être entrée dans un autre monde,

 partie pour un voyage au long cours sur les rails de la médecine,

avec pour espoir de destination, la guérison.

 *

"Avant", je me moquais gentiment du jargon pédagogique

que des têtes bien pensantes inventent pour nous ...

... A chaque nouveau Ministère son lot de nouveautés

en terme de programmes, de compétences et d'évaluations...

 *

Et puis le 29 février, jour qui restera gravé en moi,

je suis entrée dans un nouveau monde.

"Ma" gynécologue fait partie des anciennes, elle n'a pas d'ordi,

 elle accumule encore ses dossiers papiers dans un placard de la salle d'attente.

Alors elle n'a pas cherché longtemps les mots pour m'annoncer simplement

"vous avez un cancer".

Mise à part cette exception à la règle, je commence à apprendre le jargon de mon nouveau monde.

Et j'avoue qu' il m'est finalement plus facile de parler en termes "choisis"

pour éviter d'affronter la réalité...

"Protocole" est plus protocolaire que "planning de soins",

"Traitement" est plus discret que "chimiothérapie",

"Chambre implantable" est plus énigmatique que cathéter,

"Prothèse capillaire" est moins seyant que "coiffure",

"Aplasie" est moins effrayant que "baisse des globules blancs",

"Mastectomie " est moins brutal qu' "ablation".

A mes collègues, avant de partir "en vacances" pour de longs mois,

 j'ai juste laissé entendre que j'avais une "maladie grave"...

*

 Il n'y a qu'avec Jeannette que l'on parle le même langage,

parce que nous sommes embarquées sur le même bateau.

Et en plus, Jeannette connaît bien aussi l'autre jargon (pédagogique)

car elle est instit en Petite et Moyenne Section !

    Mais pour vous qui me lisez et m'écrivez, ne changez surtout rien,

vous écrire et vous lire font partie intégrante de ma "thérapie",

autrement dit :

Aujourd'hui, j'ai envie d'un bol d'air :

je suis allée me ressourcer chez Célestine pour la photo et chez Véronica pour les mots.

♥     Grand Merci à Elles  pour ce changement de décor   ♥

J'aime cette mouette retournée sur la bannière,

une parmi les autres ...

*

Parfois j'ai eu "honte" d'être tombée malade, peur d'être rejetée,

je n'osais plus sortir sans ressentir une culpabilité de ne pas être comme les autres.

Petit à petit, en côtoyant tout ce personnel médical aux petits soins avec moi,

en rencontrant toutes ces personnes dans les salles d'attente

et aussi dans la "vraie vie" en dehors de l'hôpital,

j'apprends à redevenir une femme comme une autre,

simplement,

à accepter, à assumer, à vivre, comme "avant".

          Presqu'une petite héroïne des temps modernes ,

" [ ... ] vous êtes une famille, ce que tu appelles un autre monde, en plus, j'ajouterai moi que tu, vous êtes des passeuses, de celles qui nous montrent, nous ouvrent le chemin, un peu comme un gentleman qui tient la porte tu vois , puisque persuadée que chacun de nous connaîtra la même chose tôt ou tard, alors déjà, je me sens un peu de ta famille ..."

                                                                                   ♥  Merci  V.  ♥

...  une  nouvelle "reine Alice"

 http://kty1963.canalblog.com/archives/2011/02/15/20395489.html

 http://kty1963.canalblog.com/archives/2011/02/14/20391423.html

     Première visite aujourd'hui chez une kiné spécialiste.

Dans son cabinet, je lis tout de suite une petite phrase

affichée sur une armoire...

"Face à l'incertitude,

pourquoi ne pas choisir l'espoir ?"

Suite à la ponction ce matin d'un lymphocèle,

je repars toute emmaillotée comme une momie ,

mais avec l'espoir aussi de pouvoir redanser un jour !

Merci ma nouvelle kiné !

Bon week-end à tous !

Par un bel après-midi,

aller à pied jusqu'au centre ville,

avoir un petit pincement au coeur

en passant devant les cours de récréation bruyantes , 

et puis ouvrir la porte d'un salon de coiffure

pour m'offrir une nouvelle coupe de printemps !

- Oh Oizo jaune,  mon bel Oizo, dis-moi que je suis la plus belle :-)

- Ben moi aussi ze voudrais bien aller faire couper mes trois tifs chez la coiffeuse !

            Chez AniLouve, le mercredi, c'est la boîte Violette qui nous offre ses trésors de lettres et jolies cartes.

Je n'ai pas de boîte violette mais j'ai aussi des cartons entiers de correspondance écrite à la main il y a des années, avant qu'internet ne les remplace par les mails. Un jour, il faudra que je les ressorte aussi pour les relire...

*

Ayant choisi de ne pas communiquer sur ma santé auprès des parents d'élèves, je me doutais que des questions seraient posées à mon Directeur qui est resté discret, mais malgré tout, ça m'a fait plaisir de recevoir par son intermédiaire cette belle lettre manuscrite...

( Vous vous souvenez peut-être des gentils mots de la Mamie de Charlélie ( qui était dans ma classe en 2010-11 ).

J'avais noué un lien très amical avec cette dame pleine d'humour, de classe et de gentillesse.

 http://kty1963.canalblog.com/archives/2011/05/30/21266784.html

http://kty1963.canalblog.com/archives/2011/06/21/21453623.html                )

Merci à la Mamie de Charlélie !  

"La vie réserve parfois des tours de passe passe sans compréhension,

à nous de les déjouer avec courage et pugnacité "

Oizo Jaune ne veut pas manger sa soupe !

Pour accompagner son traitement,

Cathy l'a mis au régime carottes, bananes

et riz même au petit déjeuner !

Moi qui aime la philosophie bouddhiste,

devrais-je me reconvertir pour vivre zen ?

manger du riz matin, midi et soir ...

et être heureuse quoiqu'il arrive ...

"C'est cela, en gros, le "bovarysme", cette satisfaction immédiate et exclusive de nos sensations : l'imagination enfle, les nerfs vibrent, le coeur s'emballe, l'adrénaline gicle, l'identification opère tous azimuts, et le cerveau prend (momentanément) les vessies du quotidien pour les lanternes du romanesque...
.   C'est notre premier état de lecteur à tous.
.   Délicieux."

                                                                  D. Pennac, Comme un roman

Dans ma ligne de conduite typiquement "bovaryque",  j'ai donc couru vers ma chère bibliothèque chercher d'autres titres des auteurs que j'ai adoré lire récemment :

• Katherine Pancol : après avoir dévoré "Les yeux jaunes des crocodiles",  j'ai moyennement aimé "La valse lente des tortues".

• Laurence Tardieu : après avoir adoré "Le temps fou",  j'ai lu  " Puisque rien ne dure".

• Muriel Barbery : après avoir savouré "L'élégance du hérisson",  j'ai feuilleté "La gourmandise".

Bien sûr, j'ai retrouvé et aimé le style, l'écriture sensible de ces femmes de ma génération, mais les sujets, les thèmes m'ont bien moins touchée.  Mes "coups de coeur" restent les histoires, les personnages qui me ressemblent quelque part, où je peux me re-trouver .

Certains diront que cette identification, ce miroir ne font que refléter une image que l'on connaît déjà... et donc, tourner en rond.  Moi,  au contraire,  j'ai la forte intuition d'avancer grâce à mes lectures et à l'écriture ...

"Pouvons-nous aimer deux personnes à la fois ?"

( question à la une du nouveau Psychologies-Magazine )

"Nous nous embrouillons quand nous aimons deux personnes à la fois. L'amour n'obéit pas à une logique comptable. Il ne s'agit pas d'aller chercher chez l'un ce que l'autre n'a pas : à ma droite, la satisfaction de mes besoins ; à ma gauche, les fantasmes et l'idéal. L'amour ne consiste pas à remplir des vides en nous. Au contraire, il nous renvoie à nos interrogations personnelles. Il faut le concentrer, pas le diluer." Et donc choisir.

                                                                                                P. Lambouley

Une écrivaine, parfois décriée, mais dont je suis une "lectrice idéale"...

Comment se déroulent vos séances de travail ?

"Je travaille tous les matins. C'est comme si quelqu'un là haut me prenait par la main et m'emmenait visiter des contrées inexplorées. J'aime comprendre ce qui se passe dans la tête des gens, je ne suis jamais aussi heureuse qu'au milieu d'un roman.
Après quatre heures de travail, j'aime marcher ou courir. L'après-midi, je corrige ; il est rare que j'entame un nouveau chapitre. Je n'ai aucune technique pour écrire, mes sujets me "tombent" dessus, c'est comme si je n'avais pas le choix.
Je ne me force jamais. Si un jour je n'ai pas envie, je tiens à jour mon journal, je me mets à mes collages, j'aime beaucoup découper le monde et le recoller..."

Le deuil, 'L'Attente', l'adultère, le désir, 'La Mélancolie du dimanche' sont les thèmes abordés dans vos ouvrages. Qu'est-ce qui vous séduit dans la description de ces moments inévitables de la vie de tout individu ?

"On écrit toujours des livres pour des motifs obscurs... Mais si vous me poussez à réfléchir "au pourquoi ?" je dirais qu'il y avait au départ une douleur, quelque chose que je ne comprends pas, et que je vais approfondir en écrivant :

que ce soit sur la capacité qu'ont certaines femmes "à attendre",

celle des hommes à se taire,

sur la "mélancolie" qui s'empare de nous parfois le dimanche...

sur le désir qui finalement crée ses objets et pas l'inverse..."

Quel est votre lecteur idéal ?

"J'aime bien que l'on se reconnaisse un peu dans ce que j'écris, que l'on me comprenne aussi. La compréhension est le plus grand cadeau qu'un être humain puisse faire à un autre. J'aime toucher le point d'universalité entre chacun de nous."

http://www.evene.fr/livres/

Mon dernier message date du 1er novembre, jour où mon ordi a décidé de me quitter après 10 ans de bons et loyaux services. J'ai perdu toutes mes données, toutes mes photos, toute ma correspondance...Une page qui doit se tourner contre ma volonté. J'ai un nouvel ordi mais je n'arrive pas trop à faire le deuil de 10 ans de vie...comme si l'addiction à la technologie, à internet , à un certain monde virtuel était irrémédiablement gravée en moi ?

Repartir à zéro, avec le passé en mémoire...

Et une leçon pour l'avenir, sauvegarder mon présent (- ;

"Etre en lien avec quelqu'un ou quelque chose (une idée, un pays...), c'est se donner la possibilité de prendre des distances avec lui. Notion qui n'est pas présente dans l'attachement.La culpabilité accompagne l'attachement, car nous nous sentons redevables à l'autre.

Quitter l'attachement et la culpabilité, c'est ouvrir la possibilité de se dire, et que l'autre se dise, en dehors des chemins déjà connus. C'est aussi mettre du risque dans la relation en acceptant qu'elle ne soit pas conforme à nos attentes."

                                                                                                                        A. Héril

"Le contraire de l'amour n'est pas le désamour, c'est l'attente de l'amour. L'amour ne se perd jamais. Il reste toujours en suspens, prêt à être saisi comme un fruit constamment mûr. Lorsque l'amour est une demande impossible faite à l'autre, il ne peut se réaliser. Il devient très vite un fardeau. Apprendre à demander le possible et l'imaginable permet d'ouvrir les portes du surprenant.

Attendre de l'autre ce qu'il peut donner sans le prévoir est la marque d'un lâcher prise dans sa relation à la vie. Ce lâcher prise permet d'activer les relations dans une dimension bienveillante."

                                                                                                                          A. Héril