Etre sage
"Disparus depuis longtemps, les sages nous fascinent toujours. Nous rêvons de leur sérénité, car nous sommes inquiets. De leur silence, car nous sommes saturés de paroles. De leur bonheur parfait, parce que nous doutons du lendemain.
En écrivain, Roger-Pol Droit dessine leurs visages réels ou légendaires, restitue leur allégresse et leurs gestes. D'Athènes aux montagnes de Chine, de Jérusalem à l'Himalaya, il nous fait rencontrer Diogène, Confucius, Hillel, Bouddha et bien d'autres."
Ce philosophe est souvent cité par Christophe André. J'ai beaucoup aimé son livre philosophique et néanmoins très abordable, et notamment le chapitre "Nous et les sages" :
" Le sage s'efforce au silence. Il est soucieux de l'écart irréductible entre les termes du langage et les réalités du monde. Il est conscient de la disproportion entre la fluidité du réel, son immensité, son changement permanent , sa mobilité perpétuelle et ce qui, dans les paroles humaines, vient figer, durcir, segmenter ou immobiliser ce flux. Le sage sait aussi combien tout ce que nous ressentons demeure pratiquement impossible à dire dans ses évolutions et sa subtilité.
Notre rapport à la langue et à la parole est tout autre. Car nous avons désormais à la parole une relation continue, bruyante, irréfléchie. La communication paraît la seule manière de nous maintenir à l'existence.
En disant "nous", il ne s'agit pas de généraliser de manière absolue. Il y a des individus qui aiment le cloître des abbayes et le silence des nuits dans le bois."
Je fais partie de ces êtres qui aiment écouter le silence du monde...