Rencontre
Hier je suis allée en chirurgie ambulatoire à Paris pour faire poser une chambre implantable pour les perfusions à venir.
Je ne sais si c'est le pansement ou les tissus du cou mais ça me tire beaucoup.
Je n'aime pas souffrir, ça me diminue aussi moralement.
A la clinique, j'ai fait une gentille rencontre.
En sortant de la salle de réveil, je croise une femme antillaise, seule.
Je lui propose de venir s'asseoir près de moi.
Et là, elle me dit tout son parcours depuis février : les premiers examens, l'annonce, les pleurs, l'incrédulité, la tête lourde de toutes les informations et ordonnances à avaler...
Et j'aurais pu lui dire exactement les mêmes mots...nous avons le même âge, nous avons le même protocole, mais elle sera soignée à Paris.
Elle commence dès aujourd'hui la première chimiothérapie ( je n'aime pas quand on dit "ma", "sa" "chimio", comme si c'était une amie intime ).
Nous nous quittons et puis quelques minutes après, elle revient dans la salle d'attente et me tend un petit papier jaune avec son nom, son prénom, son n° de portable et au dos :
Elle me dit : "Je ne sais pas si vous êtes croyante...mais vous penserez à la femme antillaise rencontrée à la Clinique du Sport"...
Je déchire aussi une page de mon agenda pour lui donner mes coordonnées.
Je ne sais pas si nous nous reverrons un jour mais je suis toujours touchée de rencontrer une parmi les nombreuses femmes touchées en France par cette maladie.