” La peinture n'est jamais une représentation d'un objet réel, mais l'action de la pensée du peintre sur l'objet.”

                                                                                                                  Magritte

” Le temps est un oiseau qui prend l'espace. Attrape le ! Toute la sagesse tiendra dans ta main. "

                                                                                                 Al Maari

Hier soir, à "La grande librairie", ô surprise, David Foenkinos est venu présenter "La délicatesse"... une petite note de gravité mêlée joliment de malice , parmi des hommes venus parler d'amour en termes philosophico-psycho-sociologico-macho... et un coup de chapeau à Laure Adler qui a eu un peu de mal à imposer sa thèse post-féministe mais très courageuse.

"Il y a des gens formidables qu'on rencontre au mauvais moment de notre vie.

Et il y a des gens qui sont formidables parce qu'on les rencontre au bon moment de notre vie."

                                                                      D. Foenkinos

"Aux troubadours qui se prennent la tête à deux mains pour demander "c'est quand le bonheur", David Foenkinos pourrait leur dire de se taire, s'il vous plait, merci, parce que le bonheur, à l'en croire, ça n'est pas que des gondoles à Venise. Prenons Claire et Jean Jacques. Ils ont tout pour être heureux : un mariage solide, une fille sans failles, et surtout, un Genève, à savoir un voyage de noces mémorable dont le seul souvenir agit comme un anticyclone sur les orages potentiels qui pourraient s'abattre sur leur couple. En somme, Claire et Jean Jacques sont heureux. Alors, quoi ? C'est là que les choses se gâtent. Car le bonheur ne dure qu'un temps. Comme un avion qui aurait volé trop longtemps, voilà notre couple à court de carburant. Et Jean Jacques de penser à prendre maîtresse. Et Claire de prendre un détective pour le faire suivre, avant, finalement, de le prendre pour amant. Rien ne va plus. On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait lorsqu'il claque la porte. Et c'est une fois fermée, du mauvais côté, qu'on se rend compte qu'on aurait préféré ne jamais l'ouvrir, ne jamais le connaître, tant son absence crée un vide, un vide duquel aucune assurance, tout risque fût elle, ne saurait protéger. "

                                                                           R. Monnery    http://www.evene.fr/livres/

"L'aéroport de Roissy était un terrain unique. Une sorte de ville sans la moindre prise géographique, un pur no man's land permettant tous les fantasmes. Les hommes se croient autorisés à tout, dans les aéroports. A Paris, il était très rare qu'un homme cherche à la séduire.

[...] Il lui était arrivé d'imaginer ce qui se passerait si elle acceptait de se laisser séduire. Qu'aurait-elle perdu à se laisser emporter un instant, et s'oublier plus longtemps sûrement ? "

                                                                                     *****

J'étais partie pour lire "La délicatesse"...N'étant pas disponible dans ma chère bibliothèque , j'ai goûté à la place un "en cas de bonheur"..., le genre de livres qui me fait lever la nuit pour en connaître la suite (- :

Une histoire de couple, avec parmi les autres personnages campés avec beaucoup de drôlerie, les beaux-parents, René et Renée ( tiens, un prénom qui me rappelle l'élégance du Hérisson ) , tous deux irrésistibles de vérité.

Il me tarde de découvrir les autres livres de David Foenkinos !

Le temps de la traversée d'un quai, un homme tente d'échapper à son destin : aux frontières de l'intime et de l'identité, Eliette Abécassis explore le sentiment amoureux et le vertige de la rencontre.

"Oui, attendre...Tout le monde attend. Qu'est-ce qu'on a de mieux à faire ? Qu'est-ce qu'on fait d'autre ? On passe son temps à attendre. On essaie de tromper l'attente en travaillant, en mangeant, en dormant, en dansant, en chantant...En aimant, aussi, mais on ne fait jamais qu'attendre.

Elle s'était dit que c'était cela, le premier fait de l'homme. Non pas la peur, mais l'attente."

                                                                Eliette Abécassis

                                                                       *****

"Et toi, tu as peur de quoi,

dis moi ?"

"De quoi ai-je peur ?

être  dépendant."

                                       13 mai 2009

Coup de coeur pour les dimanches midis philosophiques de Raphaël Enthoven qui,  faute de  nous rendre la philosophie plus accessible , a  l'art et la manière de nous la présenter avec des charmes insoupçonnés (- :

"Tout philosophe est un innocent de haute lutte, un homme du soleil qui persiste à tenir pour énigmatique l'univers qui va de soi. L'âge adulte est à la portée de tout le monde, mais l'enfance, l'art de l'enfance, le génie ingénu n'est accessible qu'aux grandes personnes qui savent regarder - simplement- ce qu'elles ont sous les yeux."

En ce premier jour de vacances, j'offre à mon blog une nouvelle catégorie que je nomme " Impressions soleil levant"... J'y inscrirai mes impressions du moment, mes inspirations, mes "états d'âme" , au hasard de mes rencontres picturales, littéraires ou simplement de ma vie quotidienne... Un petit extrait donc de mes carnets "bartlebiens", mais juste un extrait ... les non-dits restant la part silencieuse la plus mystérieuse et la plus délicieuse de mon jardin secret.

"Harmonie tranquille"

C'est le titre de cette toile... Elle mêle en effet les couleurs safran, chères à  mes sages lectures bouddhiques, aux couleurs flamboyantes de l'été indien.

J'aime l'art contemporain ... les lignes, les points, les formes  qui structurent la pensée sans pour autant la figer... Lignes brisées, points de suspension, formes hétéroclites, rien n'a dû être laissé au hasard dans cette toile et pourtant tout prête à interrogation.  En somme la métaphore de ma vie ...

"Elle avait exigé de la solitude, il lui avait accordée."

                                          H. Le Tellier

"J'ai mis tant de choses dans ces silences : j'y ai mis mes rêves, mes espoirs, les mots que je voulais entendre et même s'il ne les a pas prononcés, qu'importe ! Il me les a inspirés."

                           C.Orban

"Il ne fait pas de doute que le refus résolu de toute querelle, de tout conflit, de toute tension, de tout rapport de force conduit au bout d’un moment à un détachement véritable, propice à la paix de l’esprit, mais qui assèche aussi la faculté de s’émouvoir."

http://l-autofictif.over-blog.com/

"Incapable de se rendormir, il s'assied sur le lit, allume l'ordinateur, retravaille ses quelques notes...Sur son clavier, notre héros précise sa pensée, il ajuste les mots pour tenter de cerner au plus près ses sentiments. Les phrases expulsent le tragique, et il n'est pas mécontent du rôle salvateur qu'il leur fait jouer. Si notre héros avait conservé mémoire de ses lectures anciennes, il se souviendrait qu'Aristote déjà dans sa Poétique baptise "catharsis" cette purge des passions par l'exercice d'un art.

Plus prosaïquement, écrire fait aussi passer les minutes, ce qui n'est pas peu."

H. Le Tellier

Après avoir été secouée littéralement par " L'attente "de Christine Orban, je découvre en contrepoint ce roman , "le récit clinique de trois jours d'une bérézina amoureuse"...

Un homme de 50 ans (« notre héros » dans le texte) quitte Paris pour 3 jours en Ecosse, où il rejoint sa jeune maîtresse ( 30 ans, « notre héroïne »), il sait pourtant que sa venue n’est pas désirée, mais il s’y rend quand même. Au croisement de la A32 et de la S70, dans la lande verdoyante écossaise, c’est la fin de l’histoire. La fin de l’amour au grand jour, si tant est qu’il ait jamais existé.

"S'il a appris une chose, une seule, c'est que les sentiments, la tendresse, le désir doivent aller ou se défaire d'eux-mêmes. Et aussi que l'amour n'est pas un caillou au bord de la route, immobile, venu de nulle part et né de rien. L'amour disparaît, revient, il change, il bouge, il tombe et se redresse alors qu'on le croit mort."

                                                                          H. Le Tellier

Rassurant de savoir que l'Attente n'est pas l'apanage de la Femme...

Une écrivaine, parfois décriée, mais dont je suis une "lectrice idéale"...

Comment se déroulent vos séances de travail ?

"Je travaille tous les matins. C'est comme si quelqu'un là haut me prenait par la main et m'emmenait visiter des contrées inexplorées. J'aime comprendre ce qui se passe dans la tête des gens, je ne suis jamais aussi heureuse qu'au milieu d'un roman.
Après quatre heures de travail, j'aime marcher ou courir. L'après-midi, je corrige ; il est rare que j'entame un nouveau chapitre. Je n'ai aucune technique pour écrire, mes sujets me "tombent" dessus, c'est comme si je n'avais pas le choix.
Je ne me force jamais. Si un jour je n'ai pas envie, je tiens à jour mon journal, je me mets à mes collages, j'aime beaucoup découper le monde et le recoller..."

Le deuil, 'L'Attente', l'adultère, le désir, 'La Mélancolie du dimanche' sont les thèmes abordés dans vos ouvrages. Qu'est-ce qui vous séduit dans la description de ces moments inévitables de la vie de tout individu ?

"On écrit toujours des livres pour des motifs obscurs... Mais si vous me poussez à réfléchir "au pourquoi ?" je dirais qu'il y avait au départ une douleur, quelque chose que je ne comprends pas, et que je vais approfondir en écrivant :

que ce soit sur la capacité qu'ont certaines femmes "à attendre",

celle des hommes à se taire,

sur la "mélancolie" qui s'empare de nous parfois le dimanche...

sur le désir qui finalement crée ses objets et pas l'inverse..."

Quel est votre lecteur idéal ?

"J'aime bien que l'on se reconnaisse un peu dans ce que j'écris, que l'on me comprenne aussi. La compréhension est le plus grand cadeau qu'un être humain puisse faire à un autre. J'aime toucher le point d'universalité entre chacun de nous."

http://www.evene.fr/livres/

The answer, my friend, is blowin' in the wind...

"…Je songe qu’il y a les mots que nous prononçons, et les autres, comme si entre nous depuis toujours se jouait une double partition et que nous savions passer de l’une à l’autre, souplement comme deux chats. "

                                                                         L. Tardieu

" Cessez d'avoir des attentes, vous éviterez bien des déceptions. "

"En renonçant à attendre quelque chose des autres et en ayant conscience que le futur est presque toujours différent de ce que nous avions imaginé, nous éviterons de souffrir inutilement."

                                                                        N. Chassériau

"Je dis tu à tous ceux que j’aime

Même si je ne les ai vus qu’une seule fois

Je dis tu à tous ceux qui s’aiment

Même si je ne les connais pas"

                      J.Prévert

La petite pomme s'ennuie
De n'être pas encore cueillie.
Les autres pommes sont parties,
Petite pomme est sans amie.

Comme il fait froid dans cet automne !
Les jours sont courts ! Il va pleuvoir.
Comme on a peur au verger noir
Quand on est seule et qu'on est pomme.

Je n'en puis plus, viens me cueillir,
Tu viens me cueillir Isabelle ?
Comme c'est triste de vieillir
Quand on est pomme et qu'on est belle.

Prends-moi doucement dans ta main,
Mais fais-moi vivre une journée,
Bien au chaud sur ta cheminée
Et tu me mangeras demain.

                        Géo Norge