Rencontrer l'humanité...
A Mandebulu, ce sont avant tout des hommes et des femmes qui ont délibérément choisi de vivre en huis clos, ensemble, à l’écart du monde. Chaque destin est unique et quelles que soient leurs origines, leur identité à tous aujourd’hui, c’est la mer.
A l’origine, les Bajaus étaient nomades. Ils vivaient nuit et jour sur de simples embarcations, les leppas, et naviguaient sans cesse sur toutes les mers d’Asie du Sud-Est. Mais, depuis une quarantaine d’année, l’état indonésien a tenté de les sédentariser sur la terre ferme et les Bajaus ont quitté peu à peu leurs minuscules bateaux. Mais, pour certains quitter la mer était impossible, alors ils ont choisi de vivre suspendus entre terre et mer.
Longtemps méprisés, ces anciens « gitans de la mer » ont gagné peu à peu la considération des autres et désormais, leur connaissance ancestrale de la mer attire. Certains indonésiens ont même décidé de tout quitter pour s’installer avec les Bajaus dans l’espoir d’apprendre, auprès d’eux, leurs nombreuses techniques de pêche.
Ce mode de vie parait idyllique mais les contraintes sont nombreuses : soleil brûlant, tempêtes, absence d’eau douce et de bois… et le danger se rapproche à grande vitesse : à quelques kilomètres seulement d’autres pêcheurs utilisent des techniques de pêche modernes, beaucoup plus rentable, mais également terriblement destructrices : pêche au compresseur, au cyanure mais surtout la pêche à la bombe … Dans la région le milieu marin est aujourd’hui largement menacé : le corail meurt et les stocks de poissons s’épuisent. Ces pêcheurs mettent en péril leur propre moyen de subsistance mais également celui des pêcheurs traditionnels qui voient leurs prises diminuer dangereusement.
L’avenir des habitants de Mandebulu est aujourd’hui en péril et, faute de poissons, les plus jeunes n’auront peut-être pas d’autre choix que d’abandonner ce mode de vie en osmose avec la mer…
Merci pour cette rencontre...
Des images et des valeurs qui font chaud au coeur...