Première lecture de vacances :

La prose des jours n'est pas toujours facile à déchiffrer...

"La vie quotidienne est une matière confuse, épaisse, engluante, si bien qu'on éprouve de la reconnaissance pour celui qui vient y répandre un peu de clarté intellectuelle.  Pascal Bruckner n'a pas son pareil pour discerner dans l'ordinaire de nos vies les grands choix philosophiques qui s'y disputent. Ce livre fournit une véritable radiographie de nos humeurs. Au fil des pages, on verra qu'il y est question de nos soucis de santé, de nos agendas saturés, du pénis démoralisé, de la presse frivole qui nous console tant bien que mal, et même des aléas météorologiques susceptibles de faire souffler un brin d'imprévu sur nos existences. Malgré cela, «L'euphorie perpétuelle» est un essai sur le bonheur. Et c'en est un de le lire."

Pour découvrir P. Bruckner et C André ,

une conférence à visionner ici :

Peut-on être heureux individuellement dans une société malheureuse ?

http://www.tv-rennes.com/?mode=conferences

Tout est possible !

Pipioli le souriceau aimerait, comme les oiseaux migrateurs, partir pour l’Afrique. Seul Zigomar, un merle dont le sens de l’orientation discutable n’a d’égal que la suffisance, accepte de partir avec lui. Mais, à la suite d’une erreur de pilotage, Pipioli va rencontrer une Afrique déconcertante. La mer est gelée, le lion ressemble à un ours blanc et il y a bien des animaux armés de défenses mais il est difficile de les prendre pour des éléphants !

Mes petits élèves ont adoré ce tour du monde...On a bien ri aussi (-:

J'avais adoré...

J'ai bien aimé...

J'ai été déçue par ...

Et j'attends la sortie de ...

J'aime beaucoup lire le "blablablog" de Katherine Pancol ...

http://www.katherine-pancol.com/blablablog/578-une-grosse-baleine-echouee-sur-la-plage

En voici un extrait...(alors qu'elle vient de boucler son dernier roman à paraître bientôt...)

Dimanche, 07 Mars 2010

La semaine prochaine, je pars m'affaler sur une plage face à la mer et respirer et respirer et ne rien faire. Ne rien faire ! Mon rêve. Ne pas répondre au téléphone, ne pas répondre quand on me parle, ne pas répondre quand on me demande, quand on me conseille, quand on…

Fermer les oreilles.

Ne rien faire.

Quand le manuscrit est fini, lu et relu, corrigé, emporté à l'imprimerie, on se retrouve idiote et vide face… au vide.

Et ce moment-là est terrible.

Ils sont passés où, tous ces gens que j'aime et que je retrouvais chaque matin en entendant le cling joyeux de l'ordinateur ? Ces personnages à qui je tricotais chaque jour de nouvelles aventures, de nouveaux sentiments.

Ils ont quitté ma tête et ils m'ont laissée.

Ce qui est sûr, c'est qu'ils ne sont plus là et qu'ils me manquent cruellement. C'est comme si toute ma famille m'avait abandonnée d'un coup.

Je les portais, ils me portaient. On était liés. Un pacte de vie et d'appétit. Mais quand une partie se retire, l'autre se retrouve soudain vide et déboussolée.

C'est comme une séparation, un divorce, une rupture…

Il y a des hommes et des femmes qui se jettent tout de suite dans une nouvelle histoire d'amour…

Il y a des écrivains qui recommencent tout de suite un autre livre…

Je n'ai plus d'idée, plus d'envie, plus de force. J'ai 150 ans et l'entrain d'une baleine échouée sur le sable…"

Moi qui caresse parfois des rêves d'écrivaine, il va me falloir faire provision de

beaucoup de Fleurs de Bach,

si l'écriture d'un roman fait sombrer ainsi  à l'état de baleine ! (-;

Pas le temps de lire pendant ces vacances alors, parmi la pile de livres qui m'attendait sur ma table de chevet,  j'en ai retenu un seul ! ...A feuilleter au hasard, chaque page est une bouffée d'optimisme ponctuée d'humour pour affronter les émotions négatives !

"Tenons-le pour dit : personne ne peut échapper au stress  ( sinon, la vie serait aussi savoureuse qu’une courgette à l’eau, sans beurre ! )."

Et dans la même collection, pour la prochaine inspection dans cinq ans,

j'ai déjà programmé...

Le caribou est un grand sage, sachez-le !

Edouard Manceau nous dépeint de nombreux portraits de caribous : le timide, le bagarreur, le rêveur... Ne vous inquiétez pas, il y en a pour tous les goûts... Vous allez forcément vous reconnaitre, ou alors votre voisin, vos collègues... Mais bon finalement, tous ces petits caribous si différents, eh bien ils sont tous pareils ! Ah la sagesse du caribou !

Les petites bêtes d'Antoon Krings,

avec en vedette dans mon jardin aujourd'hui :

"Aux troubadours qui se prennent la tête à deux mains pour demander "c'est quand le bonheur", David Foenkinos pourrait leur dire de se taire, s'il vous plait, merci, parce que le bonheur, à l'en croire, ça n'est pas que des gondoles à Venise. Prenons Claire et Jean Jacques. Ils ont tout pour être heureux : un mariage solide, une fille sans failles, et surtout, un Genève, à savoir un voyage de noces mémorable dont le seul souvenir agit comme un anticyclone sur les orages potentiels qui pourraient s'abattre sur leur couple. En somme, Claire et Jean Jacques sont heureux. Alors, quoi ? C'est là que les choses se gâtent. Car le bonheur ne dure qu'un temps. Comme un avion qui aurait volé trop longtemps, voilà notre couple à court de carburant. Et Jean Jacques de penser à prendre maîtresse. Et Claire de prendre un détective pour le faire suivre, avant, finalement, de le prendre pour amant. Rien ne va plus. On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait lorsqu'il claque la porte. Et c'est une fois fermée, du mauvais côté, qu'on se rend compte qu'on aurait préféré ne jamais l'ouvrir, ne jamais le connaître, tant son absence crée un vide, un vide duquel aucune assurance, tout risque fût elle, ne saurait protéger. "

                                                                           R. Monnery    http://www.evene.fr/livres/

"L'aéroport de Roissy était un terrain unique. Une sorte de ville sans la moindre prise géographique, un pur no man's land permettant tous les fantasmes. Les hommes se croient autorisés à tout, dans les aéroports. A Paris, il était très rare qu'un homme cherche à la séduire.

[...] Il lui était arrivé d'imaginer ce qui se passerait si elle acceptait de se laisser séduire. Qu'aurait-elle perdu à se laisser emporter un instant, et s'oublier plus longtemps sûrement ? "

                                                                                     *****

J'étais partie pour lire "La délicatesse"...N'étant pas disponible dans ma chère bibliothèque , j'ai goûté à la place un "en cas de bonheur"..., le genre de livres qui me fait lever la nuit pour en connaître la suite (- :

Une histoire de couple, avec parmi les autres personnages campés avec beaucoup de drôlerie, les beaux-parents, René et Renée ( tiens, un prénom qui me rappelle l'élégance du Hérisson ) , tous deux irrésistibles de vérité.

Il me tarde de découvrir les autres livres de David Foenkinos !

Le temps de la traversée d'un quai, un homme tente d'échapper à son destin : aux frontières de l'intime et de l'identité, Eliette Abécassis explore le sentiment amoureux et le vertige de la rencontre.

"Oui, attendre...Tout le monde attend. Qu'est-ce qu'on a de mieux à faire ? Qu'est-ce qu'on fait d'autre ? On passe son temps à attendre. On essaie de tromper l'attente en travaillant, en mangeant, en dormant, en dansant, en chantant...En aimant, aussi, mais on ne fait jamais qu'attendre.

Elle s'était dit que c'était cela, le premier fait de l'homme. Non pas la peur, mais l'attente."

                                                                Eliette Abécassis

                                                                       *****

"Souvent, Mr Spitzweg reprend le journal de Léautaud , où la solitude est toujours présentée comme le délice suprême, surtout quand elle est liée à des errances dans Paris.

[...]     Il se redit cette phrase de Léautaud qui le ravit :

"Ce que j'ai dans la tête me suffit." 

                                                                      P. Delerm

Déjà lu et relu plusieurs fois le dernier livre de Delerm, tellement de passages que je voudrais retranscrire pour retenir le bonheur de lire et de re-découvrir......

...ces lieux de Paris où j'aime me promener,  de St Mandé où je suis née,  à l'île St Louis où j'aime aussi prendre "le double cornet glace au café",  en passant par le joli jardin du Luxembourg ou le célèbre canal St Martin où j'ai passé tant de dimanches...

...ce carnet où Arnold vit et capte ces "petites bulles de temps arrêté" pour les transcrire," les prolonger et les authentifier avec des mots sur son blog"... ( il y a bien là quelque chose de Christophe André aussi...(- ; )

"Arnold ne se prend pas pour La Bruyère ou La Fontaine.  Mais il aime leur présent.  Il écrit au présent.  Et il a des lecteurs !  De plus en plus, depuis quelques semaines. On lui dit qu'il a tort de voir la vie ainsi,  et on lui dit qu'il a raison.  Arnold ne répond pas.  Pas pour l'instant. Il trouve qu'il n'a pas le temps. Et puis il y a de la coquetterie dans son silence. Il aime mieux avoir des lecteurs que des correspondants."

     Philippe Delerm... MERCI , merci, mille fois merci  pour ces moments de lecture... bonheur , je crois que je me suis complètement identifiée à votre personnage et  je suis très coquette aussi ... (- ;  enfin ça, ça dépend des jours (- ; ...

Pensée profonde n°6

Que vois-tu

Que lis-tu

  Au petit déjeuner

  Et je sais qui

Tu es

"Concierge, Renée Michel cultive les archétypes de la profession pour préserver son jardin secret : sa passion pour les héros de Tolstoï, la grande musique et les films d’Ozu. Entre satire sociale et réflexion philosophique, ce  roman est une savoureuse apologie de la seule intelligence... "

J'ai adoré ce livre ... pour ses "pensées profondes" en forme de haïkus,  pour le rituel du thé,  pour la rentrée des classes pour Renée, pour le chapitre sur les caniches et les chats ( clin d'oeil à Joëlle !), pour les flocons de neige dans la boule de verre,  pour LA rencontre entre Renée et Kakuro...

Et pour toute sa sensibilité... Un joli livre à la Amélie Poulain,  découvert un après-midi d'été,  à relire les soirs d'hiver...

"Il faut absolument s’échapper de l’image de l’épouse admirable, de la mère dévouée, de la ménagère parfaite, pour s’occuper un peu de soi. Ca dure toute la vie, une évasion. C’est tout le temps à refaire.

Mais qu’est-ce après tout que la vie conjugale sinon cet effort répété, cette illusion tenace de comprendre l’autre et de pouvoir l’aider, alors que les mots n’ont jamais le même sens, même chez deux êtres humains qui croient qu’avec le temps ils ont appris à parler la même langue, voire à se comprendre à demi-mot ?"

                                                                                     B. Groult

"J'aime parce que j'aime. Purement et simplement. L'amour ne sonde pas, ne cherche pas à savoir. Ainsi les premiers rendez-vous galants évoquent le temps qu'il fait, les voyages, la vie qui va...Les plus grandes banalités en somme. Mais derrière les silences éloquents, les regards qui osent à peine se croiser, se tisse subtilement autre chose. Sous l'écran des mots ordinaires, deux consciences entrent en connivence. En résonance... Deux âmes s'effleurent dans la liberté d'un mouvement infini.  Se reconnaissent parfois  dans la fulgurance d'un coup de foudre.

La curiosité et le mystère ne font pas bon ménage ! Il faut laisser la curiosité de côté, elle ferait obstacle à l'épanouissement des sentiments. L'amour semble parfois négligent. Tel est son aveuglement : il ne veut rien savoir de ce qu'il aime."

C. Guérard "Petite philosophie pour temps variables"

"Que mon livre t'enseigne à t'intéresser plus à toi qu'à lui-même,

- puis à tout le reste plus qu'à toi."

                                   A. Gide

"La lecture est une rencontre où l'être que l'on découvre finalement, c'est soi-même, comme un autre."

F. Pernin...Petite philosophie du lecteur