Le temps retrouvé ...
Un livre que j'avais prévu de lire cet été, suite au billet d'Aifelle ...
http://legoutdeslivres.canalblog.com/archives/2011/07/13/21601550.html
mais qui s'était perdu quelque part dans ma bibliothèque de quartier...
Réclamé, attendu, enfin retrouvé, c'est une lecture qui se prête finalement mieux à la mélancolie des jours d'automne...
J'ai beaucoup aimé, j'ai mis des signets partout pour retenir les minutes heureuses de F. Lefèvre...
"Répondre à voix haute brisait le rêve. L'écriture naissait du rêve. Et l'écriture c'est du silence. Une autre façon de parler."
F. Lefèvre p 80
Méditer, jour après jour
Je referme le dernier livre de Christophe André avec une pointe de mélancolie...Je pense qu'il reflète bien les "états d'âme" de notre cher auteur lui-même, adepte d'une psychologie positive, mais peut-être aussi tourmenté que ses patients... Tout y est extrêmement juste, bien analysé, , bien pensé, bien écrit, mais je regrette que le choix des tableaux ne se soit porté que sur des peintures classiques, mettant en scène des personnages extrêmement tristes...
J'aurais aimé y trouver aussi les couleurs de Miro, Kandinsky, Vasarely, Klein, mais l'interprétation et les "leçons" à en tirer concernant l'âme humaine eurent été plus difficiles, voire impossibles... Art trop abstrait, trop symbolique, parfois hermétique...
Entre le Louvre et Beaubourg, il y a un monde !...
Plus je lis Christophe André, et plus je prends conscience des limites de toute "méthode", qu'elle soit médicale voire médica-menteuse, psychologique voire méditative, face aux difficultés et aux souffrances du quotidien.
Lui-même avoue les limites de ses conseils sur son blog... Racontant une anecdote où il n'a pas réussi à mettre réellement à profit son expérience de psychothérapeute averti :
"Dans le train, je repense à ce que je viens de vivre. J’ai beau régulièrement méditer, savoir comment on gère son stress, etc., tout ça ne m’a pas empêché de stresser et de m’agacer. Ni de ressentir de la colère contre mon copain, et de le lui montrer par ma tête et mon silence. Le mieux que j’ai pu faire c’est tenir cette colère et ce stress à distance relative, les empêcher de prendre un ascendant complet sur moi (et de lui faire des reproches inutiles)."
Je trouve que toutes ces lectures qui touchent au développement personnel, au bouddhisme, m'apportent énormément quand je les lis ; j'adhère fondamentalement à tous ces principes, mais dans la vie quotidienne, je ne suis pas sûre d'arriver à les mettre en pratique un jour et surtout au moment où j'en aurais vraiment besoin...
Peut-être faut-il vivre comme les moines bouddhistes, à l'abri de la matérialité du quotidien pour réellement ressentir ce profond détachement à toute épreuve ?
Quoique...les populations asiatiques connaissent au quotidien le pire des conditions matérielles et ne perdent pas pour autant cette incroyable capacité d'acceptation...
(Une grande pensée pour la Thaïlande qui vit et va encore connaître de terribles inondations... )
Peut-être que je fais juste partie de la civilisation occidentale où le consumérisme ne peut que rimer avec individualisme, et qu'il est difficile, voire vain, de parler de méditation et de compassion dans notre société.
"Nous n'avons pas les mêmes valeurs"... mais on peut tenter de s'en inspirer...
"J'épluchais une pomme rouge du jardin quand j'ai soudain compris que la vie ne m'offrirait qu'une suite de problèmes merveillleusement insolubles. Avec cette pensée, est entré dans mon coeur l'océan d'une paix profonde."
Christian Bobin cité par C. André
"Pas besoin de gravir des montagnes. Une pomme suffit."
C. André / Méditer p 266
Bibliothérapie
J'ai lu et dévoré tous les livres de Christophe André...
Voici le dernier né,
"une petite oeuvre d'art" ...
J'en aime déjà la couverture, le papier, l'écriture.
Je vais prendre le temps de le lire, d'en savourer les mots,
entrer dans les tableaux, écouter les silences,
et petit à petit me l'approprier si possible...
Car l'acte de méditer est un vrai travail qui, jour après jour,
doit mener à "la pleine conscience",
pour se sentir bien, tout simplement.
J'en ai besoin.
Merci Mr Christophe André
pour ce présent à vos côtés...
Ecouter lire ...
Quand toutes les portes se ferment, il reste la possibilité d'une île...
une jolie découverte que j'ai faite en me promenant sur le net :
un site où l'on peut écouter et télécharger gratuitement des oeuvres audio complètes :
http://www.litteratureaudio.com/
Vous y retrouverez Musset et sa porte ouverte ou fermée ...
Mais aussi les livres classés par genre, par auteur ...
ou même par "donneurs ou donneuses de voix" ( quel joli métier que celui-là, lire pour le plaisir de dire ! )... A vous de choisir vos préféré(e)s parce que certains vous donneront tout de même plutôt l'envie de zapper !
( comme dans la vie, la voix, c'est important dans la personnalité, non ? ... Il y a des voix qui rassurent, qui caressent, qui reposent et d'autres qui agressent, qui dérangent et qui éloignent ...)
Le site est scolairement et joliment construit. Dommage qu'il ne puisse proposer que des ouvrages libres de droit (auteurs morts depuis plus de 70 ans).
Une occasion donc de redécouvrir les classiques...
A quoi tu penses ? ( suite )
A quoi tu penses ?
J'avais déjà lu et bien aimé le style d'Hervé Le Tellier ...
http://kty1963.canalblog.com/archives/2009/10/18/15469377.html
Et pour commencer les vacances dans la légèreté, je lis :
Présentation de l'éditeur
Haïku du temps passant
Coquillages et crustacés
« A l’occasion de ce courrier, je voudrais, en même temps que t’offrir un sourire, te faire partager l’interrogation fondamentale, quoique légère, qui a marqué ma vie. Une interrogation qui se résume en un seul mot : pourquoi ?
C’est toi qui, lors de ta cinquième année, m’as montré l’importance de cette question. Nous étions partis pêcher quand tu me demandas si les crevettes étaient des fleurs. Tu étais un garçon à l’esprit vif, intelligent et cette question me surprenait de ta part. Je te répondis que non, que c’étaient des animaux et ajoutai, dans un souci de précision, que c’étaient des crustacés. Tu parus sceptique. Je m’apprêtais à t’expliquer ce terme quand je compris que tes interrogations étaient dues à autre chose qu’au sens de ce mot car tu ajoutas : « mais alors pourquoi on parle d’un bouquet de crevettes ? »
p 96 Fais de beaux rêves / P. Lagier
http://lagierromancier.blogs.nouvelobs.com/
Fais de beaux rêves
Comment est-ce que je choisis les livres susceptibles de devenir
des coups de ♥ ?
Le plus souvent, grâce à La Grande Librairie ou à la blogosphère littéraire ( merci Aifelle, Antigone, Leiloona, Cathulu...).
Mais aussi, au hasard de mes bibliothèques de quartier...
Attirée par une première de couverture qui présente une boîte à lettres,
je lis aussitôt la 4ème ...
"Au réveil, la première pensée de Pierre est pour son grand-père. Pensée insistante qui ne va pas le quitter de la matinée. À midi, relevant son courrier, il découvre une lettre… de son grand-père.
Étrange ! D’autant que le vieil homme est décédé depuis déjà longtemps. Cette lettre, première d’une série, met en garde son petit-fils sur le sens qu’il est en train de donner à sa vie et l’exhorte à profiter du présent.
À ce mystère va bientôt s’en ajouter un autre quand Pierre réalise qu’une jeune femme, rencontrée par hasard dans la file d’attente d’un grand magasin, le suit.
Intrigué, il décide de mener une enquête qui va changer son destin."
Aussitôt emprunté, aussitôt lu !
Et bien voilà un pour cette histoire qui m'a un peu rappelé celle du Zèbre
qu'à son époque, j'avais bien aimé...
Une histoire où les lettres et les haïkus aussi ont la part belle...
Une raison suffisante pour que je sois séduite !
Une fois le livre lu, j'aime bien confronter mes impressions avec d'autres lecteurs...pas forcément d'accord :
http://leslivresdegeorgesandetmoi.wordpress.com/2010/02/09/fais-de-beaux-reves-pierre-lagier/
http://listesratures.over-blog.fr/article-pierre-lagier-fais-de-beaux-reves-44488811.html
Et puis je suis curieuse aussi de trouver sur :
http://www.amazon.fr/Fais-beaux-r%C3%AAves-Pierre-Lagier/dp/2283023939
ce que "les clients qui ont acheté cet article ont aussi acheté"...
Et là, bien sûr, je trouve ... évidemment !
Et voilà la liste de mes futures lectures à découvrir ( cet été... ) !
à suivre ...
Emmi, c'est Cathy ; -) ( suite ! )
Roman épistolaire commencé impatiemment dans l'avion
en partance pour le Viet-Nam,
parcouru passionnément dans le car
qui me menait du sud au nord de ce pays de rizières,
et achevé enfin sereinement à mon retour,
je me suis laissée bercer et emporter
par La septième vague...
Extrait :
"En ce qui nous concerne, Leo ? ... Je veux que nous restions amis. Des amis épistolaires. Tu me comprends ? Plus de palpitations. Plus de maux de ventre. Plus d'angoisses. Plus de tremblements. Plus d'espoir. Plus de souhaits. Plus d'attente. Juste des mails de mon ami Leo. Et si je n'en reçois pas, ce n'est pas la fin du monde. Voilà ce que je veux ! Plus de fin du monde hebdomadaire. Tu comprends ? Je t'embrasse,
Emmi.
Dix minutes plus tard
Rép :
Tu as bien été emportée par la septième vague !
Quatre minutes plus tard
Re :
Non, Leo, au contraire. Je l'ai attendue pendant une semaine. Elle n'est pas venue. Et dois-je te dire pourquoi ? Parce qu'elle n'existe pas. Elle n'était qu'une" illusion d'absolu". Je n'y crois pas. Je n'ai pas besoin de vagues, pas besoin des six premières et surtout pas de la septième. Je préfère prendre exemple sur Leo Leike :
"La mer est calme. Son miroir scintille, le soleil est aveuglant. Je n'attends rien. Tout est là, tout suit son cours. Pas de changement de vue. Calme plat."
C'est plus facile à vivre. Du moins, cela facilite le sommeil."
p 231
Objet : Dis-moi seulement…
… ce que tu fais de mes mails.
a. tu les effaces sans les lire.
b. tu les lis et tu les effaces.
c. tu les lis et tu les gardes.
d. tu ne les reçois pas.
Cinq heures plus tard
REP :
c
"Et avec les mails, on passe aussi ensemble le temps qui sépare deux messages."
Il faut le lire pour le croire...
Il faut aussi le vivre pour le ressentir ...
Je l'ai vécu ...
Je ne vous en dis pas plus ...
D'autres avis ( aussi enthousiastes ) par là :
http://aliasnoukette.over-blog.com/article-la-septieme-vague-daniel-glattauer-71786922.html
http://contesdefaits.blogspot.com/2011/04/la-septieme-vague-daniel-glattauer.html
Emma, c'est moi ;- )
Merci encore à toi, Servanne, pour cette grande découverte :
"un des dialogues amoureux les plus enchanteurs et les plus intelligents de la littérature contemporaine."
Un de ces livres qui me font me lever la nuit pour les déguster en cachette...
J'ai adoré !!!
[ Et si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant:
«Parce que c’était lui, parce que c’était moi.»... ]
"Chère Emmi, nous avons fait une pause de trois jours sans mails. Je trouve que nous pourrions nous y remettre. Je vous souhaite une bonne journée de travail. Je pense beaucoup à vous, le matin, le midi, le soir, la nuit, entre-temps, à chaque fois un peu avant et un peu après - et aussi pendant. Je vous embrasse, Leo."
"Cher Leo, VOUS avez fait une pause sans mails, pas moi ! Je vous ai observé avec attention pendant que vous faisiez votre pause. Et j'ai attendu que vous y mettiez fin. J'ai attendu avec beaucoup d'impatience. Mais cela s'est révélé payant. Vous êtes revenu et vous pensez à moi, c'est bien !"
p 129
Un scoop ! : La suite de ce roman, « La septième vague » sortira le 6 avril.
Leo Leike était à Boston en exil, le voici qui revient. Il y fuyait la romance épistolaire qui l’unissait en esprit avec Emmi. Elle reposait sur trois principes : pas de rencontres, pas de chair, pas d’avenir. Faut-il mettre un terme à une histoire d’amour où l’on ne connaît pas le visage de l’autre ? Où l’on rêve de tous les possibles ? Où l’on brûle pour un(e) inconnu(e) ? « Pourquoi veux-tu me rencontrer ? » demande Léo, inquiet. « Parce que je veux que tu en finisses avec l’idée que je veux en finir » répond Emmi, séductrice. Alors, dans ce roman virtuose qui joue avec les codes de l’amour courtois et les pièges de la communication moderne, la farandole continue, le charme agit. Léo et Emmi finiront de s’esquiver pour mieux… s’aimer.
Et pour ceux qui n’ont pas encore lu « Quand souffle le vent du nord », il sera disponible en poche le 1er avril.
Lire, c'est partir :-))
Quand je vois un mail de vous, mon coeur bat...
Ecrire ... Une forme de vie
"Il en va du courrier comme de n'importe quoi : l'excès est aussi insupportable que la carence. [...] Le manque de courrier donne une impression de rejet, le sentiment terrible d'être une pestiférée. L'excès vous propulse dans une mare de piranhas qui cherchent tous à vous dérober une bouchée. Le juste milieu, qui doit être bien agréable, m'est une terra incognita."
"La lettre désirée est courte, la missive indésirable est volumineuse. Cela se retrouve à tous les niveaux de désir : les mets de choix ne débordent pas de l'assiette, les grands crus sont servis de façon parcimonieuse, les êtres exquis sont sveltes, le tête-à-tête est la rencontre espérée."
A. Nothomb
J'aime bien quand Nothomb se fait ainsi plus digeste,
avec même parfois des petits airs d'Amélie lorsqu'elle se met en quête de retrouver Melvin qui soudainement ne lui écrit plus...
"Depuis que tu as commencé à écrire, quelle est ta quête ?
Que convoites-tu avec une si remarquable ardeur depuis si longtemps ?
Pour toi, écrire, qu'est-ce que c'est ?"
à vous !
Lecture...à suivre
Je ne suis pas fan d'Amélie Nothomb... Trop médiatisée à mon goût, un livre par an , et à chaque rentrée littéraire... Trop c'est trop... ( Peut-être comme Christophe André, victime du rythme quotidien qu'il a choisi de donner à son blog... ) Un peu de distance donne du souffle à la vie et à l'écriture...
Je tenais pourtant à lire son dernier roman car j'aime tout ce qui touche à l'art épistolaire.
Le sujet :
Quotidiennement sollicitée par le courrier de ses lecteurs, Amélie tombe un jour sur la lettre d'un G.I. basé en Irak. Melvin souffre d'obésité, en plus d’une certaine dose de folie et de schizophrénie, puisqu’il prend sa graisse pour un corps féminin qu’il peut enlacer à loisir. S'il fait appel à l'écrivain, c’est qu’il a lu tous ses romans, et juge qu’elle seule pourra le comprendre. Au fil de leur correspondance, elle fera plus que lui apporter un peu de compréhension et d’empathie. Elle ira même jusqu’à lui conseiller de transformer son obésité en forme d’art.
Je n'ai pas trop aimé le "côté obésité", j'ai eu du mal à avancer dans cette histoire là ... jusqu'à la page 71, où surgissent quelques phrases magiques sur la rencontre et l'art épistolaire...
"On rencontre quelqu'un, en personne ou par écrit. La première étape consiste à constater l'existence de l'autre : il peut arriver que ce soit un moment d'émerveillement. A cet instant, on est Robinson et Vendredi sur la plage de l'île, on se contemple, stupéfait, ravi qu'il y ait dans cet univers un autre aussi autre et aussi proche à la fois. On existe d'autant plus fort que l'autre le constate et on éprouve un déferlement d'enthousiasme pour cet individu providentiel qui vous donne la réplique. On attribue à ce dernier un nom fabuleux : ami, amour, camarade, hôte, collègue, selon. C'est une idylle. L'alternance entre l'identité et l'altérité ("C'est tout comme moi ! C'est le contraire de moi !") plonge dans l'hébétude , le ravissement d'enfant. On est tellement enivré qu'on ne voit pas venir le danger."
A suivre...
J'ai terminé cette nuit La Reine Alice Ce n'est
J'ai terminé cette nuit
La Reine Alice
Ce n'est pas un coup de coeur,
c'est un coup de foudre pour ce roman,
qui m'aidera à traverser les épreuves de la vie,
si je dois un jour retraverser le miroir ...
Je penserai très fort au Blanc Lapin, au Ver à Soie,
à Grincheux, à Cherubino...
Merci encore, Lydia Flem,
pour ce témoignage si joliment conté ...
" We might kiss when we are alone
When nobody's watching
We might take it home
We might make out when nobody's there
It's not that we're scared
It's just that it's delicate "
Rice
Je poursuis ma lecture de La reine Alice, un vrai
Je poursuis ma lecture de La reine Alice, un vrai cadeau, un petit bijou, pour qui aime comme moi, faire de sa vie un rêve et de ses rêves une réalité...Je me lève la nuit pour continuer ma lecture mais je me limite aussi, pour ne pas arriver trop tôt à la fin.
J'aurais envie de vous lire, de vous dire chaque page, chaque phrase, tant ce petit monde, entre fiction et réalité, me plaît...
Mais je ne dois pas tout raconter...Il faut préserver la magie de la découverte pour tous ceux qui traverseront le miroir un jour...
Juste un petit passage dans l'air du temps ♥...
"Avancer d'un pas, reculer de trois...Se voiler pour mieux se dévoiler...Mais l'amour, on s'y brûle les ailes parfois..."
Le visiteur n'acheva pas sa pensée.
- L'amour parle volontiers d'amour, reprit Alice, les yeux rêveurs. Il est un plaisir si délicat à prolonger ce laps de temps entre le désir d'être aimé et la certitude de l'être...
- L'aveu est périlleux, l'amour un risque, un vertige, ajouta le Ver à Soie, l'air absent.
- Oui, en une seconde, tout bascule, admit-elle. Un instant plus tôt rien n'était arrivé, un instant plus tard tout est bouleversé. L'amour, c'est un pari...un art difficile..."
La reine Alice p 154 ♥ Lydia Flem