Le mental
Conseil Karim number 6 :
“Grâce au mental, on peut tout faire”.
“Toutes les limites qu'on se fixe, ne sont que des limites mentales et c'est nous-mêmes qui décidons si elles doivent exister ou non”.
“Croyez en vous !”.
Youpi !
Demain, finie la radiothérapie !
Quant au mental ... ça se discute ...
A ceux qui m'ont souhaité il y a un an, "bon courage... il va falloir être courageuse... le moral, c'est 50% de la guérison ...", j'ai fermé ma porte,
comme s'ils doutaient déjà de moi et me mettaient du côté de ceux qui n'en n'auront pas assez, de ce "courage", pour "se battre" et "s'en sortir", comme si le droit de craquer était lié aussi au risque de ne pas guérir.
Les limites mentales ne sont pas déterminées pour moi par le courage des uns et la faiblesse des autres... Comme si le destin prenait pour cible certains et préservait les autres... la loi du plus fort ...
En salle d'attente, j'ai côtoyé aussi bien des jeunes, des plus âgés, des hommes, des femmes, des "bio, proches de la nature", des "keske j'ai fait pour attraper ça ?", des tristes, des optimistes.
Tous se rendaient simplement aux rendez-vous de la médecine et faisaient ce qu'ils pouvaient, à l'instant T, pour supporter l'attente, le verdict, les traitements.
Certains supportent mieux la douleur et sourient aux autres, d'autres ont le visage fermé ou la nausée dès qu'ils mettent le pied dans un hôpital. Certains pleurent, d'autres gardent leurs larmes à l'intérieur.
Certains parlent, échangent, cherchent du réconfort dans des soins de support... D'autres s'enferment et se taisent.
J'ai été et je suis tout cela à la fois, selon les moments...
Merci aux Hommes qui font de la Recherche et à ceux qui l'appliquent, de prendre en compte la dignité des personnes en plus d'être des objets de soin.
Ce sont les mots qui font plus de bien ou de mal que n'importe quel traitement, car ils peuvent mettre du baume au coeur comme aussi "maltraiter" la personne en la touchant à l'âme alors que le corps est déjà si meurtri.
Voilà plus d'un an que je suis mon "parcours de santé", destination ce que les médecins appellent ma "survie".
Pour moi, je l'appellerais plutôt comme Frank Bruno, ma Sur Vie, plus essentielle qu'"avant", avec un peu plus de sens... peut-être que là réside simplement "la force du mental"...
Il y a un an tout juste, j'écrivais d'ailleurs sur mon blog...
L'impression de partager ce ressenti, de connaître ce sentiment, propre peut-être aux artistes, à qui la "vraie vie" ne suffit pas.
Besoin de cette profondeur que j'aime trouver dans l'écriture, dans la lecture et très exceptionnellement, dans ces rencontres rares où des ondes mystérieuses, venues du tréfonds des êtres, semblent illuminer l'espace."
Cette année, je crois que je l'ai atteinte, cette profondeur que je recherchais... cette quête de sens , à travers des rencontres profondément humaines, marquées par le sceau de la conscience de la fragilité de la Vie sur le fil du temps.
Je n'ai pas dépassé mes limites, j'en ai simplement déplacé certaines qui ne me convenaient plus :
Je sais sur qui je peux compter à présent, la valeur de l'Amitié et la force de l'Amour.
Côté professionnel, j'ai réalisé au bout d'un an de congé sabbatique que je peux confier les clés de ma classe à une inconnue, que le monde tourne aussi en dehors de l'école, et qu'à côté de ceux qui nous imposent programmes, évaluations et autres rythmes scolaires, il y a des petits élèves, des parents d'élèves, des collègues qui font chacun aussi ce qu'ils peuvent pour sur-vivre à un monde devenu inhumain par tant d'obligations administratives.
Côté famille, j'ai fait mon introspection... Je crois que j'ai grandi dans ma tête et je me suis épanouie ! Finies les petites phrases culpabilisantes qui m'ont maintenue dans un cocon protecteur... Chaque progrès personnel au quotidien me fait gagner aussi en autonomie affective.
Côté loisirs, je vais m'adapter aux limites de mon corps. Là aussi, il ne s'agit pas de les dépasser mais de les déplacer sur d'autres activités... Je ne peux plus nager mais j'ai pris goût à la marche active . Je ne peux plus danser mais pourquoi, après la sophrologie, ne pas tenter le tai chi chuan !
Et puis l'Art thérapie me tente bien aussi ! Et là, en dehors de l'Ecriture que j'ai toujours chérie, les portes me sont grandes ouvertes sur le dessin, l'aquarelle, la sculpture, sans oublier les expos, les visites de musées, les conférences d'histoire de l'art !
Le voyage en Terre Happy n'est pas terminé puisque la Vie continue !
à chacun et à chacune de vous,
présents depuis des années, des mois ou des semaines sur mon blog,
et en particulier à ceux et celles qui m'ont offert et m'offrent,
en privé ou sur leur blog,
pensées, sourires, amitié et réconfort.