Suivre son intuition...
En 1963, il y avait aussi Soeur Sourire ...
"Entrée chez les dominicaines en 1959, elle connaît un succès mondial (Europe, Amérique, Océanie, Afrique du Sud) en 1963 avec ses chansons, notamment son tube Dominique qu'elle écrit, compose et interprète au profit de son ordre. Cette chanson de langue française se classe numéro 1 des ventes de disques aux Etats-Unis pendant tout le mois de décembre 1963."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Soeur_Sourire
J'ai visionné ce film récemment et j'ai été assez bouleversée par le parcours de cette femme qui ne faisait que suivre son intuition...
Quand j'étais petite, j'allais parfois à la messe le dimanche et j'étais fascinée par une Soeur qui chantait si bien.
Après le bac, un peu désorientée par l'inconnu de l'avenir qui s'ouvrait à moi, l'idée me serait presque venue d'entrer au couvent, ou de faire oeuvre humanitaire quelque part dans le vaste monde.
J'ai choisi plutôt la liberté de découvrir Paris, entre la fac de Jussieu et la bibliothèque de la Sorbonne... Entre deux cours, je pouvais enfin ouvrir les yeux et joindre l'utile de ces années estudiantines à l'agréable découverte de la "vraie vie", sortir enfin des murs trop protecteurs du lycée et de la maison de mes parents.
Pourtant, peu après, le choix de la voie de l'enseignement, certains le comparaient encore à l'entrée dans les Ordres à chaque mois de septembre. Passer ses week-ends à penser, préparer la classe, corriger les cahiers.
Et puis , il n'est pas si loin, le temps du Code Soleil...
http://www.gfen.asso.fr/images/documents/suppl_dial_140/tribulations_du_code_soleil.pdf
« Vie privée et vie publique de l’instituteur.
Il lui faudra éviter jusqu’à l’apparence d’un abandon. La malignité publique aura tôt fait de conclure de l’apparence à la réalité. Point de fréquentation douteuse, point de ces parties de plaisir trop fréquentes, elles alimentent la critique, non pas seulement pour l’objet illicite qu’on leur prête, mais encore pour les rancunes jalouses qu’elles provoquent. On connaît, près d’une grande ville, une commune dont les instituteurs s’en vont tous les soirs, dès quatre heures, faire joyeusement la partie dans un quartier de la ville. Dans les champs qui bordent la route, les paysans au travail échangent des propos narquois : « Voilà nos messieurs partis. » Ces messieurs savent-ils le tort qu’ils font à eux-mêmes et à l’école ? »
« L’institutrice, surtout, aura à se surveiller. Au village, une mise décente et sobre est de rigueur. Point de coquetterie excessive, point de toilettes voyantes et de mauvais goût. Bien entendu, il n’est pas question pour l’institutrice de se négliger, de ne pas se distinguer de la gardeuse d’oies. Il entre dans sa mission au village de faire l’éducation du goût. A elle d’apprécier les limites du bon goût et de s’y tenir. La simplicité n'exclut pas l'élégance."
Alors parfois, fidèle encore à ces principes moraux encore ancrés , il m'est arrivé de culpabiliser par exemple lorsque j'allais danser le samedi soir ou le dimanche au lieu de préparer encore et encore ma classe.
Et à présent que je suis en "congé de longue maladie", je culpabilise encore de passer mon temps à lire et à écrire au lieu de ranger mes classeurs pédagogiques pour préparer mon retour.
Puis petit à petit, à l'écoute des nouvelles rencontres que je fais, je me vois plutôt partie pour un voyage initiatique d'où justement je sortirai avec moins de culpabilité inutile.
Hier, j'ai participé à un "café convivialité", où nous étions une vingtaine de personnes touchées par la maladie. Et je n'ai jamais ressenti une telle sensation intense de se connaître, de se comprendre, de partager la "vraie vie" sur cette "Terre Happy" où nous nous donnons toutes la main, avec une énorme empathie et sans jamais se préoccuper du regard ou du jugement de l'autre.
Je ne suis qu'au début du chemin mais j'avance...
http://www.pocket.fr/site/ces_gens_qui_se_sentent_coupables_&100&9782266195454.html
"La naissance d'un enfant, une nouvelle relation, une maladie grave ou le fait de frôler la mort, tout cela peut nous donner l'impression d'avoir une deuxième chance. Une conversion religieuse, ou tout autre expérience spirituelle profonde, a parfois le même résultat."
p 64 L.Engel et T. Ferguson